« Il est rare de tomber sur un esprit libre, et quand on en rencontre un, on s’apperçoit que le meilleur de lui-même ne se révèle pas dans ses ouvrages (quand on écrit, on porte mystérieusement des chaînes) mais dans ces confidences où, dégagé de ses convictions ou de ses poses, comme de tout souci de rigueur ou d’honnorabilité, il étale ses faiblesses. Et où il fait figure d’hérétique par rapport à lui-même. »
(Cioran: De l’inconvénient d’être né)
Assertion vraie comme il n’est pas permis, en même temps, et à coup sûr, tout à fait fausse si étendue à tous…
Étrangement fuyante, de surcroît, larmoyante et louvoyante dans un contexte « ordinaire », et en l’absence d’une définition un tant soit peu cohérente de ce que serait un « esprit libre » – mais qui retrouve, peut-être, sa vraie dimension à l’aune de l’unique « faiblesse » qui vaille, celle qui peut nous saisir à l’idée qu’il faudra s’en aller un jour, la seule « aliénation sérieuse » selon son demi-compatriote Ionesco…
Votre commentaire