« Je mets un tableau sur le mur. Ensuite, j’oublie qu’il y a un mur. je ne sais plus ce qu’il y a derrière ce mur, je ne sais plus qu’il y a un mur, je ne sais plus que ce mur est un mur, je ne sais plus ce que c’est qu’un mur. Je ne sais plus que dans mon appartement, il y a des murs, et que s’il n y avait pas de murs, il n’y aurait pas d’appartement. Le mur n’est plus ce qui délimite et définit le lieu où je vis, ce qui le sépare des autres lieus ou les autres vivent, il n’est plus qu’un support pour le tableau. Mais j’oublie aussi le tableau. Je ne le regarde plus, je ne sais plus le regarder. J’ai mis le tableau sur le mur pour oublier qu’il y avait un mur, mais en oubliant le mur, j’oublie aussi le tableau.[…] Les tableaux effacent les murs. Mais les murs tuent les tableaux … »
(Georges Perec)
Comme il nous manque, celui-là, comme il nous manque!
Votre commentaire