« Comment nous attarder à des livres auxquels, sensiblement, l’auteur n’a pas été contraint? »
(Georges Bataille)
Et de tels ouvrages, les rayonnages des bibliothèques et des librairies, les tables et les étagères de ces dernières, et, du moins ici ou là, les catalogues de maisons d’édition « papier » ou même (bien que dans une bien moindre mesure) numériques en sont remplis en rangs serrés, pris d’assaut, littéralement envahis (surtout, d’ailleurs, pour ce qui est de la production littéraire, tous genres confondus, des vingt ou trente dernières années).
Ouvrages, ceux-là, forgés, concoctés, préparés, lissés, bichonnés, fabriqués pour gagner un prix, de l’argent, l’admiration des pairs (des pères?), l’adhésion de ce public qu’on appelle – monstrueuse et vile flatterie – « grand », le droit de s’imaginer en habit vert, la bruyante vénération des avant-gardes ou alors une demi-colonne (voire plus si affinités) dans le supplément littéraire du quotidien « lambda » ou du magazine spécialisé « epsilon ».
Ne pas « s’y attarder », comme nous y engage Bataille, est, à notre humble avis peu, bien peu…
Les ignorer est loin de suffire, il faut en dénoncer la visée, en démonter les mécanismes, en exhiber l’imposture, et sans répit marteler cette vérité première, à savoir que, s’ils peuvent intéresser l’histoire littéraire et, du moins en creux, la critique, ils n’ont, et jamais n’auront, quoi que ce soit à voir avec la littérature, pas plus que leurs auteurs avec ceux qui, au sens le plus propre du terme, l’habitent!
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