Ah, le « surécrit« …Si je comprenais ce que ce terme à la mode veut dire (ce qui n’est pas tout à fait le cas), je dirais qu’à ce compte-là il s’applique tout à fait à une bonne partie de l’oeuvre de Flaubert! (pour ne pas parler de noms d’à peine moindre consistance, et il y en a quelques-uns, jusqu’à nos jours, Gracq, Laporte, des Forêts, Combet, Michon, et j’en passe…) J’ai souvent regretté qu’il n’ait pas vraiment écrit son « livre sur rien« , celui qui tiendrait debout par la seule force du style, car pour moi l’écrivain digne de ce nom vaut essentiellement par la qualité de son écriture, pas moins que le bon boulanger par la qualité de son pain, le bon potier par celle de ses vases et le bon menuisier par celle de son travail du bois (Dame, ai-je dit une bêtise???)
Prétendre que je ne m’intéresse pas du tout, ou très peu, au « sujet« , au « contenu » ( oh le vilain mot dans ce contexte!) serait effrontément mentir; s’il y a de bons sentiments, des pensées profondes (et, de préférence, originales), d’intenses quêtes spirituelles, un véritable engagement dans la vie de la cité, j’y suis attentif, sensible souvent, admiratif parfois, j’en qualifierais même les auteurs, dans l’ordre des cas susnommés, de bisounours émérites, d’authentiques philosophes, de mystiques « habités », de fins politiques, en aucun cas – S’IL N’Y AVAIT QUE CELA – de « vrais » écrivains, ah ça non, jamais!
Bonjour André,
Intéressant billet, bien que je ne fasse pas la différence entre « vrai » écrivain, écrivain, auteur. Je crois que vous si (je me rappelle une polémique sur Twitter…). Hugo disait que la forme était du fond remonté à la surface, et que les deux étaient en somme indissociable. Difficile de croire que l’une prime sur l’autre, et le beau style qui ne dit rien, je vois à peu près à quoi ça ressemble. Il y a des dizaines de « vrais » écrivains qui s’y adonnent, et qu’on me pardonne de ne pas citer de noms. Et ça me fait l’effet d’une coquille vide. On voit ce que le Parnasse et son « art pour l’art » est devenu : pas grand chose en termes de postérité, un mouvement qui prête plus à la moquerie qu’à l’extase.
N’étant plus nulle part sur les réseaux sociaux ( je l’explique vaguement ici : http://www.fibrillations.net/n056 ), je suis comme je peux l’actualité en m’abonnant à différents sites. J’ai référencé le votre dans mes liens, et si l’actualité de fibrillations.net vous intéresse, vous pouvez vous y inscrire, c’est désormais possible.
Bien à vous,
JM
Oh, cher Jean-Marc, je vous ai senti, sinon indigné, à tout le moins courroucé, alors qu’il ne s’agit peut-être que d’un petit malentendu que je m’empresse de dissiper (l’article me paraissait assez clair, mais c’est l’opinion du lecteur qui compte…) Mon propos n’avait rien à voir avec le Parnasse et sa descendance, laquelle (à supposer qu’elle existe vraiment) flirterait sûrement avec certains pans des avant-gardes poétiques (que je ne désignerai pas davantage…) Les noms cités dans mon article – qu’il s’agisse de fictions en prose ou en poésie – sont ceux d’écrivains où il y a également de la substance, du contenu (et comment qu’il y en a!) Non, je pensais, comme exemples d’écrivains qui n’en seraient pas de « vrais » (vous avez sans doute remarqué les guillemets) à des Houellebecq, Beigbeder, Musso, Zeller Bellenger, et j’en passe, et pas des meilleurs – alors qu’en poésie, je fais référence essentiellement à ce qu’on appelle « la poésie concrète », « la poésie sonore », « la poésie du quotidien », « la poésie objective », etc. Je crois donc qu’en fait on était largement d’accord, mais qu’on ne parlait pas de la même chose…
Afin d’encore mieux préciser ce qu’il en est, je me permets de vous envoyer en lien deux articles du « Clavier cannibale » de Claro, lequel dit bien mieux que je ne saurais le faire ce qu’il y a à dire sur le sujet:
http://towardgrace.blogspot.fr/2011/09/de-quoi-parle-un-livre-dune-femme-nue.html et http://towardgrace.blogspot.fr/2013/12/ne-pas-vouloir-dire.html
P.S: je m’abonnerai à « Fibrillations » dès aujourd’hui! Et puis il faut que je vous dise que je quitte aussi tous les réseaux sociaux le 30 avril 2014 (c’est précis! – lol); je vais même plus loin: à partir de la même date, je cesse d’alimenter mon blog, je m’interdis toute exhibition de mes écrits, sous quelle forme que ce soit, tout comme (à de rares exceptions près) toute participation à quelle manifestation littéraire publique (rencontres, lectures, signatures, soirées à thème, etc). Le monde littéraire étant ce qu’il est, et moi qui je suis, je ne pouvais qu’un jour revenir à l’ombre et au silence dont je n’aurais jamais dû sortir; là, ce sera fait…
Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2014!