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Archive for janvier 2014

 

«Tout le monde connaît cet instant précis d’octobre. C’est la vérité peut-être, dans une âme et dans un corps; on ne voit que le corps. Tout le monde connaît le cheveu mal en ordre, l’oeil peut-être bleu blanc qui ne nous regarde pas, clair comme le jour, et porté par-dessus notre épaule gauche, où Rimbaud voit une plante en pot qui monte vers octobre et brûle du carbone, mais pour nous porté, ce regard, vers la vigueur future, la démission future, la Passion future, la «Saison» et Harar, la scie sur la jambe à Marseille; et pour lui sans doute comme pour nous porté aussi vers la poésie, ce spectre conforme qui conformément se vérifie dans le cheveu mal en ordre, l’ovale angélique, le nimbe de bouderie, mais qui hors toute conformité est aussi là-bas derrière l’épaule gauche, et quand on se retourne elle est partie. On ne voit que le corps.»
( Pierre MICHON)
On a envie d’arrêter le temps, se mettre à genoux, murmurer que TOUT dire en si peu de mots, c’est presque indécent – tout en sachant qu’on n’en fera rien, sinon comprendre (« réaliser » serait plus ferme et plus précis), une fois de plus, qu’écrire, c’est ça, et ça seulement – rien d’autre

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Après Tintin & Co, colonialistes convaincus de l’intrinsèque supériorité de l’Occident chrétien, anticommunistes, militaristes, pré-fachos pour tout dire, après Astérix, Obélix & Co, hérauts d’une construction identitaire fantasmée, réductrice, idéalisée et xénophobe, voici les Schtroumpfs, indignes représentants d’une société machiste et misogyne, probablement homophobe et raciste (genre “Interdit aux non-Bleus”, vous voyez?)
Hé, les mecs (et il y a sûrement des meufs dans le tas, on parie?), vous arrive-t-il des fois de lever les yeux de l’instructive lecture de « LMSI » (où nous apprenons, stupéfaits, qu’être athée n’est pas si bien que ça, que les Lumières sont noyées d’ombres, qu’on ne peut pas être, sans une bonne dose d’hypocrisie, à la fois anti-islamophobe sans faille et ennemi déclaré du salafisme, que l’universalisme, dont le marxisme est le plus beau et vrai fleuron, relève du plus pur colonialisme culturel, et j’en passe…) et de lire une BD, bordel, JUSTE pour vous marrer, hein?

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« Seul ce qui est dur rend un son: seuls les métaux durs peuvent retentir. »
Karen Blixen a raison, oh combien!
Il suffit de se livrer à un petit exercice (je l’ai plusieurs fois fait): lire en parallèle, ou à peu d’intervalle, quelques pages de « La saison en enfer », des « Illuminations », des « Chants de Maldoror » et des « Poésies », pour comprendre pourquoi, à mon sens et à l’aune des siècles à venir, l’adolescent de Charleville, inéluctablement
restera, bien plus que le gamin de Montevideo (supernovae, tous deux, de mes constellations, mais pas de la même façon – et pas proches l’un de l’autre, sauf géographiquement, mais ça ils l’ignoraient: le deuxième, icône et précurseur d’une branche de la fiction poétique qui, hormis de brefs, mais intenses épisodes de l’aventure surréaliste, n’est pas et ne sera jamais mienne…)

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« En essayant de se souvenir du mot désignant l’endroit où elle se trouve, Alice s’aperçoit soudain que rien n’a de nom en réalité: que jusqu’à ce qu’elle puisse nommer une chose, celle-ci restera présente, mais silencieuse, comme un fantôme… »
(Alberto Manguel: Dans la forêt du miroir)
Et comme rien n’est pour de vrai dicible, et que tout n’est qu’à peine nommable, Alice n’a fait (sûrement à son insu) qu’accroitre notre désespoir et notre perplexité (et que dire alors de cette image innocemment floue – pêchée dans un étrange rêve – d’Alice jouant à la marelle avec Foucault dans une étrange clairière…)

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« Dans une traduction, nous avons la même oeuvre en un double langage; dans la fiction de Borges, nous avons deux oeuvres dans l’identité du même langage et, dans cette identité qui n’en est pas une, le fascinant mirage de la duplicité des possibles. »
( Blanchot à propos de « Pierre Ménard, auteur du Quichotte » de Borges)

Oui, parfaitement, la paisible, froide duplicité des ces choses qui « auraient pu être autres »: Borges l’a dit et redit, tant de fois, sur tant de tons (tous différents!), qu’il est difficile de ne pas y voir une autre facette de son discours sur « le peu de réalité… »

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