« Quand je suis revenu en France après ces deux voyages, il y a deux choses que j’ai mieux comprises. D’un côté mon engagement personnel et intellectuel dans la lutte pour le socialisme [*] De l’autre que mon travail d’écrivain suivrait l’orientation que lui imprime ma manière d’être, et même s’il lui arrivait à un moment donné de refléter cet engagement, je le ferais pour les mêmes raisons de liberté esthétique qui me conduisent actuellement à écrire un roman qui se passe pratiquement hors du temps et de l’espace historique. Au risque de décevoir les catéchistes et les partisans de l’art au service des masses, je continue à être ce cronope qui écrit pour son plaisir ou sa souffrance personnelle, sans la moindre concession, sans obligations latino-américaines ou socialistes comprises comme a priori programmatiques »
(Julio Cortazar)
Rappel salubre s’il en est à l’heure où, sous des oripeaux et travestissements divers, certains ont l’air de vouloir ressusciter, pour leur autiste plaisir et notre plus grand malheur, ce faux « réalisme » dit (à tort, d’insultante manière même pour ce noble mot) « socialiste » – de triste et maudite mémoire…
[Nota d’août 2014: il va sans dire que le mot « socialiste » utilisé tant par Cortázar que par nous-mêmes n’a rien à voir avec le parti français qui en usurpe et trahit le nom!]
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