« Elle pouvait s’en aller quand elle le voudrait, évidemment, mais aussi rester; il serait beau peut-être d’attendre pour voir si la lumière allait remonter sur le mur, allongeant de plus en plus l’ombre de son corps, de la table et de la chaise, ou bien si elle allait demeurer ainsi sans du tout changer, la lumière immobile comme tout le reste, comme elle et comme la fumée immobiles. »
( Julio Cortazar: Fin d’étape)
Silence de l’attente, pliant la tige du jour qui l’accroît, assouvit sa règle au cœur du Même, pétrifie les étals, le rire du sourcier, les brumes à contretemps, les gestes vacants, jusqu’à la démesure éprise de soi, mais affranchie des noces ivres, des naufrages, des plissements, des exorcismes…
Silence qui te brûle le visage, qui t’élisant étend sur toi sa promesse, Lieu un et horizon pluriels, vierges de toute traversée, de tout écho, de toute crainte – des têtues alluvions de la perte…
Immobilité apparente, faussée, déstabilisée, dégingandée, de Chirico.