« L’oubli nous ramène au présent, même s’il se conjugue à tous les temps: au futur, pour vivre le commencement; au présent, pour vivre l’instant; au passé, pour vivre le retour; dans tous les cas, pour ne pas répéter. Il faut oublier pour rester présent, oublier pour ne pas mourir, oublier pour rester fidèle. »
(Marc Augé)
Ô routes qui te suivent, passages qui t’apprivoisent, béquilles irriguées de ruses, polluées d’aveux, tournées vers l’accroc qui t’abîme et t’alourdit, survivant de l’incertain mimétisme, du feu qui toujours dénombre ses proies, devance les escouades de planqués qui s’entêtent, raclées, déblayées, ondoyant entre qui comble et qui empêche, se refusant à l’achèvement, corrompant du dehors l’obtus resserrement…
Te dégager, alors, c’est tout ce qui reste: des méandres alentis, des essaims qui perdent pied, écornent, débordent, s’imbriquent, chacun poussant l’autre, si prompts à taillader le lointain, l’amoindrir, prendre la mesure de ses tâtons et poussières, nommer ce qu’il faut pour qu’adviennent en coulisse – féroces joyaux qu’il t’arriva de desserrer – l’aveugle pesée du lieu, l’indigne racine de la formule…
« Je me repose sur l’oubli. »
(Francis Picabia)
« Avoir la tête dans les nuages » (ou prendre sans doute au mot une expression populaire) : Picabia toujours là.
D’autant que c’est un peu là qu’elle navigue, ma tête…rsrsrs