« C’est là-dedans ce soir les assises, au fond de cette nuit voûtée, c’est là que je tiens le greffe, ne comprenant pas ce que j’entends, ne sachant pas ce que j’écris » (Beckett)
Ce qui s’offre mue, ment, se meut, surmonte, assujettit, épie le regain, traque les fuyards avec qui tu partageas frais et miracles, engrange les poids et les renvois, l’éveil racoleur, l’embardée dédaigneuse, l’audace parasite, la défection du sens, le chiffre éperdu de ses défaites…
« S’égarer dans une ville comme dans une forêt demande toute une éducation. »
(Benjamin)
Car arpenter ses litanies, c’est prendre en charge la ruine, investir dans l’esquive, en rabattre l’élan, en disloquer les traces, en murer la hâte perspicace – ultimes remparts face au Grand Rien…
« Imaginer, c’est hausser le réel d’un ton. » (Bachelard)
Nul doute, puisque la parole est toujours départ, jamais bornage, elle qui amasse et rappelle, défait et rassemble, se fait brèche et courbure, désire en le faussant le terme maligne, franchit – tous voisinages bannis – le seuil enfin à l’abri de ses frasques…
[…] « Fables du déclin » […]