Écrire, c’est faire surgir cette « vérité qui ment » qui, loin d’épouser la « réalité », l’écarte, cache ses lieux (même saisis, pesés) que la myopie des perceptions camoufle en l’endossant.
Féroce lenteur de la parole qui, nous perdant, déchaîne le feu que porte la contradiction à rattraper, croisée déracinée de tous repères, marge morcelée, insoumise, mais que l’écrit feint de nier, apprentissage jeté dans cette nuit que le dehors n’a de cesse de sceller, discernement qui tout embrase, s’écartant du désir sans le déchoir, forge que rehausse le fardeau des actes, qui fait face au lointain, aux suppliques du regard, rédime l’adieu, la liberté de ses essaims, l’oracle choyé, modelant, renvoyant…
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CXCVIII): Écrire (VIII) – Cette vérité qui ment…
16 mars 2016 par Rougier
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