L’on écrit pour gravir, broyer, s’adosser au veilleur boucané, aviver sa présence, l’arracher aux saccages, aux rancoeurs, aux bivouacs et aux mirages, au mot gâché pour en vain soulager, dissimulant en sa nuit ses puits, ses pistes, ses calleuses idoles.
L’on écrit pour promettre et rejeter, croire sans voir, faire allégeance au bond, jeter au loin l’outil, laisser venir l’oracle qui n’endosse nos créances, nos peines et nos mesures que pour nous dépouiller des brouilles de l’avenir, du fiel de ses douteuses maîtrises.
L’on écrit pour un peu moins mourir, couver les heures de passe, ce qui dépose, palpe et relie, rend à sa brièveté le dieu rôdeur, perfore sa hargne, dilapide ses amarres, veille l’incursion qui éclot, pétrit les nuits d’osier amassant sans à rien consentir, pas même à qui nous éprouve, nomme, heurte ou épie.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCXXXIII): Écrire (XX) – L’aveu
19 mai 2016 par Rougier
« Aveu » (allons à London) ?
Le « Arthur » auquel je pense le plus souvent (très souvent, même), c’est Rimbaud – en tout cas pas London! – lol
Quant à l’aveu en soi, j’avoue prendre grand plaisir à écrire, pour beaucoup de raisons (« un peu moins mourir » en fait partie…)