T’en souviens-tu? (de ceux qui t’accueillirent car ils s’étaient déjà perdus, de l’île aux tourbières, du temps retombé sur lui-même, de l’enclos aux voix et aux embruns, de l’écho qui lamine, du livre intact de tes erreurs, de l’alibi que l’apprêt sans tutelle disperse, du chaman ni encarté, ni bridé, jamais dupe de ses gages, des maux qu’ils enlacent)
T’en souviens-tu encore? (des rôdeurs, des fourvoyés, des morts par défaut, des routes teigneuses et des plaintes encombrées, des fins qui éructent, des gorges offertes en leurs justes étendues, des foulées accordées aux heures et aux dénis, des faveurs qui s’y glissent, s’en emparent, croyant sauver ce qu’elles maculent de leurs alertes)
T’en souviens-tu toujours? (des ruses du voyant, de l’insu en sa vigilance, de la source et du saut, de la parole esseulée qui engendre sans à rien se plier, des louanges du lointain, des promptitudes de sa venue, du bâti dont tu mimas l’aval, de la friche nue quêtant le but qu’au besoin elle suscite, du jour désemparé qui s’acharne à durer, du retour en toi du frère disparu, de l’imposteur sur lequel plus rien n’a de prise, de la lenteur qui fouille et ensemence, de cela dont l’illusion t’apprit, tous frais payés, à jouer, enfilant les verres et les pages, assumant pour finir la lignée brisée, l’ultime portrait fermant la galerie)
(2015)
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCL): La baleine blanche court toujours
5 juillet 2016 par Rougier
Tant mieux , car c’est en fait un Cachalot , seul cétacé à n’avoir pas peur de se venger de l’homme prédateur et de l’attaquer franchement , du moins son bateau …!!!
Tout à fait d’accord avec toi!