De ce qui fut ne demeurent que les fables que le réel tient en joue, les ruelles aux échos vides, les fées venues y clore leurs rauques prodiges, leurs crues sans fard, leurs feux agiles.
Tout s’y tient désormais: l’imprécation qu’on écarte, les nuits tatouées, les chairs à vif, l’enfance que la métaphore toujours cache sous ses jupes.
L’heure de t’en aller approche, et tu le sais, comme tant d’autres choses qui n’auront bientôt plus d’importance.
Et si tu te laisses porter sûr que tu es que dessus comme dessous ne sont ni buts, ni origines, c’est de savoir que t’accompagneront jusqu’au bout la joie d’avoir accompli, la volonté d’effacer, l’habitude de renoncer, l’orgueil de ne rien devoir, ni à ces trois-là, ni à personne.
(2015)
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