galerie Les Filles du Calvaire, Paris
« Le masque est une force
Tant qu’existe quelqu’un
Qui désire te l’ôter; autrement
Tu meurs dedans
Comme le Masque de Fer. »
(Tommaso Landolfi)
Qui te fera rabattre la trace, murer la lacune, resserrer les bornes de ce qui est, sur l’heure, tout et partout, qui échappe aux mainmises, endigue le chemin, endosse le grain, l’écart qu’on présage, l’altier arsenal des fulgurances, le chiffre éperdu de tes défaites?
Qui te dira à quel prix te vendre, pourquoi ce que tu fondes ne prend jamais de court les preuves, la rouille, les carcans, les décors pervertis, la défection du sens, l’œil de la chouette déguisant l’évidence?
Qui te rappellera le deuil des joutes, la procession des spectres, le seuil scindé et le nadir stagnant, l’or ébréché, l’éveil tenace, l’inguérissable caverne, clandestin abyme que tu ne vois même plus, lui qu’on ne fomenta que pour qu’il te dépossède et nie?
Comment revoir celui qui, ravi et avoué en son risque, ne subsiste qu’à travers ses effets et reflets, sans cesse sapés par ces rivages, ces pans troubles, ces pièges et prothèses: l’heure ruminée, l’outrage qui dévoile, la trahison qu’enfin tu gouvernes?
(2015)
Votre commentaire