Non pas la coulée cheminant sur le visage désert, la promeneuse rejointe dans sa faim, et qui te lie.
Non pas le fruit de profil recueillant les soubresauts à ton insu, ou le partage des meules, sans enjeu, impalpable.
Pas même l’intrus, dedans l’enclave mal taillée, jaloux du pas de l’épervier sur la dalle, avec sa frayeur et ses armes, son versant, ses preuves, peut-être, du côté pacifié des souches.
Mais le jour de mer, innombrable, l’histoire de la mer d’un seul tenant gravie et repliée : toi, méridien de leurs règnes, n’exigeant rien que la mémoire des rives d’herbes chaudes, et qui sont elle, et plus loin qu’elle.
La mer, attendue à pleine gorge, qui calcine l’alliance des mâts, engloutit le dernier tison, son invasion affleurant l’étrave, loin du matin de ronces et de mésanges ; la mer miroitant aux tempes du bestiaire, la mer qui soutient ton insémination, te dévêt des confins, te renverse dans sa tumeur d’écume.
Tu n’en es qu’aux débuts, à la cime des crues. Car il te faudra nager longtemps, à l’affût du foyer perfide, résigné au rythme de cette race des eaux, avant qu’elle ne consente à ta fatigue, et t’inaugure.
(1977)
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCLXXXVI): Tu n’en es qu’aux débuts…
7 août 2016 par Rougier
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