Porte d’ascenseur, Palais de Tokyo
Quand tu nous parles, c’est comme si cette part de toi qui couve et abrite t’abandonnait, te laissait sans liens, en partance. Mais où va-t-elle? Est-ce vers nous ou dressée contre toi?
Comment s’affranchir du monde, s’en dessaisir, le fouler aux pieds, se frayer un chemin soustrait aux ruses du regard?
Divorce du signe et de la règle, distance première qui n’est ni don, ni écrou, ni acte d’allégeance…
Soudain tu la vis s’approcher: steppe aux marges bleutées, gibet de la mémoire, torsion de l’outil, engouement de la métaphore, langue traversée en ses aveuglements et injustices…
Ce n’est ni l’heure ni la date qui comptent, mais les jeux, lesquels, dans leur déroulement et leurs tonalités, sont immuables, ou presque: les détails peuvent en varier, pas l’essence. Les caprices des joueurs toujours finissent par décider du reste…
Topologies: non pas du Lieu, mais de ce qu’il cache – du lointain qu’il protège au proche qu’il corrompt…
Tu sais que je continuerai à te chercher, sans jamais m’abaisser aux requêtes, aux herbes que le coeur maudit, aux couveuses de présages, au besoin dernier de m’aveugler, de refaire le bond: amas inaccompli, buffle monté par le Maître du vide…
(1998)
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