C’est l’écriture, et elle seule, qui approche à dessein le silence auquel elle devra désormais obéir – les blancs qui la précèdent avant de l’engloutir – sa solitude dans la langue, pleinement sienne, et pas seulement de ceux dont elle se sert…
L’instant qui l’inaugure, c’est du fragment qu’il augure, lui que rien ne ruine, qui rompt la clarté mais n’en dérobe pas la teneur, lui qui s’en va sans armes vers la clairière dont ni lois ni vérités ne sauraient s’emparer, lui qui est accident, seuil, percée, effraction, cendre des apparences, utopie qu’on brise, imprécision des traces qui tout anticipent, mais ne portent témoignage que du Rien qui en est l’ultime détour, échafaudage renversé, étendue que l’on rétablit à tâtons, héritage hors du temps faisant se lever la « volonté de chance », le « coup de dés » que nul n’abolira, au Lieu où « rien n’aura eu lieu » que lui-même.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCXVI): En écrivant (XV)
12 septembre 2017 par Rougier
[…] “coup de dés” que nul n’abolira, au Lieu où “rien n’aura eu lieu” que lui-même » (En écrivant, XV), sauf peut-être « l’Histoire, ses lames, ses leurres, ses avilissements, l’aigu du désir, […]