Ni le découragement, ni la fatigue, ni ces brisures que le hasard rectifie, ni l’ordre dérobé que l’Ordre appelle, ce qui sans cesse te perd et t’accroît ou telle immobile découpe des temps que l’âge impose ne t’arrêteront désormais.
C’est dès avant le premier texte par ta main voué aux gémonies que tu compris que tout « marteau sans maître » en a un, soit ce langage à part, rétif à ce que l’on possède, à ce dont on jouit, se tenant à l’écart de ce qui trop aisément se conçoit, se comprend ou s’approuve – ni marchepied, ni avatar, ni attribut, ni loi, mais parole qui suggère sans imposer, évoque sans décréter, ne bride pas l’illimité qu’il apprivoise, fragment sans parenté, miroir des miroirs qu’exècrent la sainteté sans fard, la flaque de lumière corrompue te débarrassant des niches aux dragons aveugles, des fausses pistes, des bifurcations qui tout ratifient et tout réfutent, séparent et perdurent, te menant, par des voies détournées, vers l’aube des lierre et des sable, des pierre et des griffure2, vers ce qui fut, tout uniment, joie, effroi, révélation, courroux, « oisifs et brutaux » comme le destin, inutiles comme l’ultime vision, vaine souveraine qui parfois s’en empare.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCXXXIII): En écrivant (XVIII) – Ides de janvier (quelque peu en retard, mais qu’importe?)
17 janvier 2018 par Rougier
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