Croix de bois croix de fer, qui ment va en enfer, en accueille la fumée sur sa langue, referme le livre, oublie l’ordre du monde, les hérauts qui l’empalent, les goudrons et les fientes, la tourbe et les sabots, le lieu jamais sûr, la peau hospitalière, la loi qui les renie et s’en va, les lambeaux qui la consolent…
Viens, l’heure est venue de changer d’adresse, mutiler les géants à demi adossés aux portes que tes nuits investissent, faire trébucher le regard qui déferle sur les nuques ordonnées, les paumes sous tutelle et les dévots de leurs caprices, mettre à l’encan les fables qui les pillent, les souillent, les estropient, lapider la double étoile se levant sur le Rien fait tien, battre les brûlis, se dépouiller des seuils qui bâillent, des peurs, des scories, des vengeances, en recouvrir les celliers de la demeure qui te courbe, te rattrape, t’esseule et t’endure, te tâte et te dénude, t’enserre et te marchande, te fait pencher sur la houle qui chuchote, halète et brûle pour enfin recevoir la bourrasque qui t’arrache à la fourmilière, te rendant à qui te disjoint et fait jaillir en elle le va-et-vient que l’on devine…
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCXXXIV): Chambre des voeux
22 janvier 2018 par Rougier
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