Lorsque la montée elle-même cesse de nous affûter, lorsque la vitesse elle-même cesse de nous saisir pour nous dévorer et éclairer, lorsque les dérobades elles-mêmes, froissant l’hégémonie des origines, entortillent le secret des leurs guetteurs, lorsque le bas et le haut eux-mêmes font alliance avec les termes prématurés du reniement, lorsque l’inégal des haies brouille et déplace les temps qu’on simule, l’éclipse fardée, le sens intègre des saisons, le pli où s’inscrit le refus du désastre, il y a toujours, à même soifs et faims, « quelqu’un qui vous chasse. »
Tu nous fis pleinement voir les possibles déliés et non plus mimés – le sceau d’argile asséchant le visage des choses – les évidences plus que jamais en retard sur ce qui est – le devenir reconnaissable à ses cicatrices – la parole désengourdie, ni heurt, ni empilement, ni usufruit, ni jouissance, mais hâblerie où rien n’est périmé ni dissipé, greffe indélébile sauvant le Réel des prédateurs accourus à ses trousses, « musique savante » guérissant de tous effondrements et surenchères, de tous forfaits perpétrés, de tous gestes, choix et souhaits de cet Autre qui à jamais « manque à notre désir. »
Nul gnomon qui serve de mesure à ce temps où, « pressé de trouver le lieu et la formule », tu te mis à tout différer, dilater, moduler, nous faire plonger vers l’envers qu’on sature, l’événement qui s’exhibe, la duplication nomade, la violence de qui fera tourner le monde quand tu en seras sorti, qui, pour finir, ne tordra même pas le cou à ce que tu appelas les « apparences actuelles. »
Dire « Je est un autre », c’est conférer poids et noblesse au Tout-Autre, à ce qu’il nous appartient de devenir avant que réclusions, dispersions et creux ne nous enténèbrent.
Qu’adviennent la chute qui tout ordonne et régit, la « foi au poison », navire amiral sans cesse arraisonné, engendrement où ce qui est dû est sur le coup payé, corps épanoui en soubresauts, écriture pour la toute première fois sans double, débroussaillant la route menant au trépas de l’ordre qu’il lui fallait déchiqueter, trajet véhément ne s’accommodant d’aucune faille, cartographie de ces ruptures où rien n’est atténué, épargné ou adouci, ni la « stupeur », ni les « atroces veillées » où les délais s’effacent, où, enfin et « réellement d’outre-tombe », nous faisons corps avec tes cèlements, tes lacunes, tes éveils, tes écarts, tes effractions, dispersons le don d’avoir été, tenons comme toi hors de portée les brusques crues et manoeuvres de la fausse parole.
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