Que reste-t-il d’autre que l’inavouable,
le centre stagnant, le cri qui s’établit, qui roule, qui perce,
bouscule le cadran qui nous dilapide, fige en poussière les mots,
les traces qui vacillent et nous altèrent,
les doutes creusés à même les refuges,
les destinées où rien ne nous obéit ni ne se tient,
pas même les rives proférées au nom de mers entrevues, mais qui tardent à venir,
pas même la mémoire des filets, le décompte des marées qui hésitent?
C’est ce que nous aimions: guetter les paradoxes et les étreintes,
creuser la nuit des taillis, les reflets que l’horizon allonge,
la santé des sillons, l’automne imprévisible,
l’hésitation qui nous couvre, le chant qui nous attarde,
le soubresaut où tout plie et se perd, qui s’empare des erreurs,
tourne la dernière poignée, corrompt la foi des villes qui s’ebrouent,
et dansent, et nous déchirent, et nous espèrent,
comme si le fil était pleinement là, comme si nous le tenions,
comme s’il se vérifiait encore au coeur des cycles,
et des griffes, et des énigmes.
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