Exige tes gages et va-t-en, loin de ces poitrines de rechange, de ces festins de tatouages, des orques frottant leurs hanches sur tes talus, de ce que du poing l’on brise, là où l’avant-printemps se tait, étrangle les mensonges qui giclent des seuils, fais du temps ce prêté-rendu qui ne raconte ni ses jeux, ni ses fins, la gnôle bue sur les trottoirs brûlants, l’aigu des cages, les couteaux qu’on détrousse, les bornes, les tessons, les bandelettes, les souches empilées, la hiérarchie des fautes, les étais, les délais, les abris, les promesses, les flaques aveugles, la biographie des potences, les gestes à épousseter, le piétinement coincé que soutiennent tes marionnettes, obturant des tanières les parfaites certitudes, des cargaisons de malheur les cicatrices bénévoles.
Toutes raisons sont bonnes raisons pour boire et oublier le pourquoi des choses: l’araignée des débuts en haut des marches – le bleu qui rechigne à s’offrir – le sillon traîné comme par devoir – l’horloge des tours qui te fixent et t’allègent – les témoins collés à ces vitres, ces trous de serrure, ces lisières resserrées – les limaces d’aucun lieu, affamées à voix basse – les crêtes nouées à l’aiguille absente – les canifs ambulants jamais dupes de leur rouille – les cercles qui t’avouent – les labyrinthes, les pluies menues et les cadrans bâillant – les sirènes agitant leurs chandeliers – les bords blessés des langues (leurs entrailles exhibant la vague rumeur qui médira de tout) – les lambeaux souillant tes bavardages – les traces affranchies du lisible – les pas retroussés, fidèles à qui te trahira, aux vérités mûries dans l’ortie, aux mousses des routes, aux cadastres perplexes, à ces galets que dessèche le pressentiment qu’en vain tu toises…
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLVII): Nuit des rois
25 juin 2018 par Rougier
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