Le secret, c’est ce que l’on tait, sans jamais parvenir à le faire taire – le rendant, par là-même, lumineux, inaudible. Le mystère, lui, c’est tout autre chose. Qui pourrait ignorer de quel côté l’on se tient? Qui oserait oublier à quoi l’on voudrait rendre gorge?
Archive for juillet 2018
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLXV): Dies irae
Posted in élucubrations, journal de bord on 29 juillet 2018| Leave a Comment »
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLXIV): « Cela s’est passé. »
Posted in élucubrations, journal de bord on 28 juillet 2018| Leave a Comment »
Tout avance trop lentement par ici / L’orée où le gibier se tait / Les mille noms du vide / Le délabrement des songes / La rade qui se pavane / Les fourrées aveuglés / Le plomb qui s’égare / Les chemins que l’on quitte / L’horizon sans sommeil / Le crime qui nous hante / Le vitrail qui préserve /
L’écueil tapi dans la paille / L’illisible dédale qui le dérobe aux brasiers qui s’accouplent, aux pavots que cisaille le soir, aux trimardeurs rabougris, à l’oubli qui rampe, nous écarquille, nous emplit du chant des heures qui cesseront enfin d’être.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLXIII): Brouhaha
Posted in élucubrations, journal de bord on 21 juillet 2018| Leave a Comment »
C’est nous qu’ils veulent, nous qui volions
à distance déraisonnable, qui encerclions d’autres bras,
qui savions qu’il suffit parfois de peu de chose
pour que la légende se brise loin devant,
où la carène creuse les rives, sèche le ciel, s’évanouit
dans la lenteur qui nous attend, nous incline, nous vérrouille
à mi-chemin des pas qu’on efface, des sureaux noirs qui
s’obstinent à nos dépens, de ce qui, ici comme ailleurs,
gravit, diffame, s’étend, dévale, en appelle en vain
à ce dont il faudra bien se défaire:
la forge qui se cabre, le front des présages,
la cohue, les essaims, le joug et la tourmente,
la pause qui scintille, inhabitée des signes,
l’idole compacte, la dictée assombrie,
le langage calciné, l’aigle à qui l’on cède
le ventre des heures, et l’échiquier stagnant,
et le gîte de nos morts.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLXII): Cautère
Posted in élucubrations, journal de bord on 8 juillet 2018| Leave a Comment »
Pelourinho (la « ville haute »), Salvador de Bahia
Aux mânes de Jean-Arthur Rimbaud
Aux saisons de là-bas (Bahia, début des années ’80)
Dans la ville haute, nous avons aussi, dans de rades perdus, « avalé une fameuse gorgée de poison » (à coup sûr plusieurs – beaucoup, à vrai dire), tapé le carton dans des arrière-salles avec des mecs dont il arriva à Dieu lui-même de douter, parié dans des combats de coqs, fumé de la « maconha » dans de lieux innommables (odeur de sueur, de tabac froid, de crasse, de foutre, de parfum à deux sous) où il nous a semblé voir ce que toi tu as vu, tout pareil, et « l’homme » aussi…
Dans la ville basse, nous avons baisé dans des masures et des « solares »; baisé, oui, pas « fait l’amour », car l’amour ne se fait pas, il se dit ou se tait, exhibé ou caché il s’éprouve ou se nie, c’est tout. Ce qu’on « fait », c’est du sexe, dont le rapport à l’amour est le même que celui de tout acte avec l’illusion qui s’arrime à lui, l’englobe, le sous-tend et l’efface, du moins jusqu’à ce qu’on rencontre, peut-être, qui (au singulier? au pluriel?) les réunira « en une âme et un corps », mais ça, ce sont d’autres histoires…
Nous nous sommes, tout comme toi (et cela vaut toujours) « dispensé de toute morale » – mais pas de l’éthique, non, car ce n’est point la même chose, la morale n’étant que de chacun, alors que l’éthique se devrait être de tous, point final.
Nous avons décroché la lune, puis remise à sa place, ceci d’avoir tôt compris (et nous te remercions de ton aide) que les réalités ne sont que simulacre, que de réel il n’y a que le Réel, le vrai, le seul, l’inatteignable.
Nous avons par moments été (le sommes-nous toujours?) insolents, avenants, chiants, caressants, inquiétants, conquérants, barbants, ambivalents, aimants, cohérents, lents, ardents – comme tout le monde.
Certains nous ont imaginé ou cru différents, et c’était sans doute un peu vrai.
Indifférents, ça non, jamais. Être indifférent, c’est trop haïr.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLXI): Danse de saint Guy
Posted in élucubrations, journal de bord on 7 juillet 2018| Leave a Comment »
* Combien d’entre nous ont vu le soleil (VU pour de vrai), dites?
* Tout mûrit, désormais, tout est à portée de vue, nos pas délaissant l’appel, la rondeur des tourments, le déclin des pavots, le gibier raidi dans l’obscur, le grand midi des clairières.
Mais qui saura nous guérir de la mesure qui assombrit et de la loi qui dépouille, de ces heures éperdues qui fument et dessèchent, des essaims dans l’abrupt des tempes, du marcheur qui nous suit, accordé au brun des sentes, de l’airain qui nous reconnait, de la lèpre qu’il nous faudra enfin faire taire?