Au Brésil, le fascisme a un visage – le voici!
Nuit presque blanche en pensant à ma seconde patrie, laquelle a peut-être vécu les dernières heures avant l’arrivée au pouvoir d’un fasciste pur et dur, dont le programme, s’il était vraiment mis en œuvre dépasse de beaucoup en horreur ce que fut la dictature militaire, même en ne considérant que ses années les plus dures (1969 à 1974, correspondant à la présidence du général Medici). J’y crois toujours un peu, j’espère toujours un sursaut, mais les informations qui me sont parvenues en flux continu pendant la nuit (y compris en direct des camarades) n’incitent guère à l’optimisme.
Si jamais « le chose » ou « Bozo » comme les démocrates brésiliens l’appellent est élu, je ne peux m’empêcher de penser à la longue nuit qui s’abattra sur le Brésil, à mes amies et amis militants du PT ou du PSOL ou antiracistes ou LGBTQI ou féministes ou tout cela à la fois, à celles et ceux de ma belle-famille qui sont dans le même cas. J’irai, bien entendu, là-bas dès que ma présence aura été estimée nécessaire, en attendant je ronge mon frein d’impuissance, en vous priant toutes et tous d’avoir, en cette journée cruciale, une pensée pour ce grand et beau pays au bord de la catastrophe – c’est tout, je le crains, que nous puissions faire sur l’heure…
Il nous reste, pour le moment, la musique brésilienne et ses grands littérateurs.
Le fascisme guette, en effet, et pas seulement là-bas.
Les démocrates doivent être conscients.
Toutes les armes sont bonnes pour lutter contre la bête immonde : la poésie au même titre que le vote sur place, et en Europe ou ailleurs les sanctions des pays qui doivent condamner et refuser cet éventuel retour en arrière.