Dis-moi qui partage ta couche, je te dirai
qui tu n’es pas, ce qui te fait défaut, que jamais
ne connaîtras: le soupçon raffiné à force de
rendre à l’oracle ce qu’on a sous la main:
les meules désemparées, les recours, les virées,
les couleuvres, la nuit où tu t’empêtres, la
faillite des plaisirs, méticuleux talion, jouet
qui rend visite au tard venu, l’ambré, l’immobile
roi d’un soir, aux vices que ses coffrets enchâssent,
à sa lente puissance, la semence se frayant passage, puis
jaillissant vivante entre les mains des pantins, des
courtisanes fidèles au sang que la légende murmure,
t’enlaçant toi, qui fis erreur sur le garrot,
qui ruinas ce que le fildefériste qui s’avance pressent,
achève, revit: les vertiges, la science en tout lieu spoliée,
rien dont tu puisses partager l’usage, ni
langues dépravées, ni marionnettes amoindries,
ni folies autres, nommées, mesurant les
piètres subterfuges du sens, l’étrange façon
qu’il a de t’enfermer, et tes coulisses désertes /
de faire tirer ton portrait par le tambour enragé
que mutilent les aiguilles rougies à ton feu /
de faire passer à la trappe les fièvre qui t’épient,
les sondes tachées et leurs captures binaires,
l’amniotique besoin de retours /
d’engranger tes travaux et tes jours, codées,
pétrifiés, mal éclairés, peut-être:
mille quatre-vingt- quinze
dures, merveilleuses journées.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCLXXXV): Cérémonie secrète
6 novembre 2018 par Rougier
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