Que le sentier ne se desserre qu’à la nuit défiée, serpentant entre cales et nids, trouées serties de noces, veilleurs aux yeux clos, forgerons des préludes, intrus au présage de l’heure, assis retaillant les douves de soif, effeuillant les litanies, l’enceinte où l’enfant marche sur les éboulis de braise, récusant la pâture, abolissant les cohortes accroupies.
Heure acérée, affût refermé sur les brumes et le fouet, les caresses mortes, le sourire des débuts, pressant l’araignée contre le jouvenceau qui chaque jour la frôlait, la frôle encore, toujours la comblera…
Cesse de croire ou d’amender, d’écourter les gains de l’oracle, le pli de l’avenir cambré comme un arc, le glas de cette nuit hachée, inaboutie.
(Racornir l’ordre au nom duquel ils insultent l’irréel dont je me sais dépositaire.)
Qu’elle s’efface, du plus loin entamée, la joute sans pactes ni prises, entremêlant graines et étendues à l’ennemi qui s’en parait, aux crues amassées, aux vaines foulées, à l’incréé des rives. Qu’elle me dise « quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette région d’où me viennent mes sommeils et mes moindres mouvements? »
(Que vous soyez Oedipe et moi le sphinx, qu’importe: je ne demande plus rien parce que les réponses ne m’amusent plus.)
Coudre le devenir, en renvoyer les avatars bernés, déplier en la dévoyant cette force que Dehors dûment croise et creuse.
(L’exil: coulée innocente, disponibilité au bien comme au mal, consentement au temps)
Rien ne bouge, chant de grillons, cris d’oiseaux, terre à tel point privée de mémoire qu’on en frémit, rivée à cela qui ne sait plus ce qui fut, là où reculer ne se peut, pas même vers la flèche du temps, couvant en son enfer furtif la cloche usée, le battant rongé par la pourriture, les fins moustiques grattant la pierre.
Je ne sus que tu étais un vampire que lorsque tu décidas de rester, avec cette seule envie de savoir ce qui se passera quand tu rendras ce qui de toi subsiste aux autres, aux proches vautours, au siècle.
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