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Archive for juin 2019

de

« Há homens que lutam um dia
E são bons.
Há outros que lutam um ano
E são melhores.
Há aqueles que lutam muitos anos
E são muito bons.
Porém há os que lutam toda a vida.
Esses são os imprescindíveis.
(Bertolt Brecht)

« Quand je suis revenu en France après ces deux voyages, il y a deux choses que j’ai mieux comprises. D’un côté mon engagement personnel et intellectuel dans la lutte pour le socialisme [*] De l’autre que mon travail d’écrivain suivrait l’orientation que lui imprime ma manière d’être, et même s’il lui arrivait à un moment donné de refléter cet engagement, je le ferais pour les mêmes raisons de liberté esthétique qui me conduisent actuellement à écrire un roman qui se passe pratiquement hors du temps et de l’espace historique. Au risque de décevoir les catéchistes et les partisans de l’art au service des masses, je continue à être ce cronope qui écrit pour son plaisir ou sa souffrance personnelle, sans la moindre concession, sans obligations latino-américaines ou socialistes comprises comme a priori programmatiques »
  (Julio Cortazar)

Faim de l’instant où plus rien ne viendra combler la surprise d’être – bien loin de  cette « vérité de l’extérieur absolu » que vantait Pessoa!

Lutter sans relâche, concrètement et par tous les moyens contre ce qui moque, macule, mutile et nie l’humain est pour nous un devoir, lequel ne concerne néanmoins que la sphère de l’acte.
Pour ce qui est du reste, le « n’importe où, hors du monde » vaut toujours – plus que jamais, même.

Le temps perdu ne me passionne que chez Proust. Ce qui m’appâte aujourd’hui, c’est celui gagné, arraché à celle qui en coupe le fil.
« Je n’ai pas peur. La peur appelle des réponses. »

Pas de pire péché, pas même celui d’orgueil, que celui commis par ceux qui ne se battent aux côtés de l’Autre (en lui, pour lui), que parce que ça leur sert d’alibi et de prothèse.
Je remercie je ne sais qui (eux se moquent, le nomment, et nous rions de bon coeur) de ne JAMAIS en avoir fait partie.

« Qui n’est pas avec moi, dans ma séparation et dans ma nuit, ne m’est rien. »
Quelle juvénile présomption dans cette sentence glacée comme la lame (il y a si longtemps tracée que je m’en souviens à peine quand et pourquoi ce fut), quel sourd appel, quel fol espoir qu’on vienne me retrouver dans le cercle rouge!
Pas humble, non, mais pas davantage insensée, car ce n’est que séparés que nous nous rejoindrons, aux lisières de cette nuit parjure dont, sans avoir à conspirer pour la confondre, on récuse les avances et cache les repentances.

Ne pas mourir, car il y a encore tant à faire, mais disparaître en vie, s’effacer jusqu’à n’en faire qu’un avec le Dehors, s’en aller sans traces ni pénitences (corps, vies, reflux, détours, que sais-je encore) de toutes mémoires, de  tous liens, de toutes rencontres, de tous échanges, de toutes présences.
Puis, tapi dans la coulisse, ne plus rien faire sinon (vaillant? patient?) se mesurer à l’ombre taiseuse, soupesant ce qu’il y a à comprendre pour que tout change et nous change: le Réel à travers la vitre, l’or des heures, l’os de l’obscur et le chiffre des choses (mais pas leur parti-pris, oh ça non!), en ces lieux où seule résonne « la musique savante » qui parfois vient couver, convoiter, chavirer, corroder, cisailler, et leurs pouvoirs, et nos désirs, tout à la fois.

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