Vienne l’heure où il n’y aura plus de fables à même d’éventrer ta mémoire éraillée, elliptique, combler l’attente du jour où de souvenirs il n’y en aura plus du tout.
L’avenir, c’est aussi l’accident surgi pour offrir chair et cohérence à ce qui fut – même aux pans oubliés, ignorés, effacés.
Plaise aux puissances qu’il n’arrive jamais, ou alors seulement après la fin de tes mondes…
Tu ne crains rien. La peur exige des raccords, et tu sais qu’il n’y en aura plus, désormais.
Ce que tu leur dois, tu le sais bien, ne le sais que trop: le pacte oui, mais pas les secrets.
Il y eut un silence gros de tous les bruits, de toutes les cavalcades, complaintes, résolutions, il y eut l’instant que tu ne sus nommer, celui qu’ils appellent « grâce » comme si plus rien ne saurait l’alourdir, pas même la foi parjurée, mais délestée des tourments, là où plus rien ne vient affamer, ni jauger, tirailler ou proclamer. D’un seul coup, les démons s’évanouirent. Mais ils reviendront. Ils reviennent toujours, et ce sera la nuit à nouveau.