Je me souviens de l’effroi (il n’y a pas d’autre mot) qui fut le mien lorsque je tombai, pas tout à fait par hasard d’ailleurs, sur cette phrase de Blanchot: « Puisse le bonheur venir pour tous, à condition que, par ce souhait, j’en sois exclu. », plus énigmatique encore qu’à l’accoutumée sous la plume de l’athée qu’il fut.
Effroi, oui, à l’annonce de l’impossible appel, mais agissant aussi, à n’en pas douter, comme antidote à la secrète volonté de s’y soumettre. « Pris dans un atroce entonnoir »: Rimbaud l’écrivit dans « Les Assis » à peu près à l’âge où, ayant grandi dans la foi catholique, l’adolescent que je fus s’en éloigna à jamais – non sans quelques rares regards en arrière vers Celui qui ne me sauvera pas, à qui je dénie toute filiation divine, mais dont je me sens humainement toujours proche – tant l’injonction à aimer Autrui plus que soi-même lui sembla, à cet adolescent, tout autant absurde que lui parurent indéchiffrables (et parfois admirables) les raisons qui, au long des siècles, poussèrent quelques-uns à lui obéir.
Et cela vaut toujours – plus que jamais, même.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCCXXXVIII): Ni caution, ni abri
25 septembre 2019 par Rougier
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