« Je sais maintenant que la proximité n’existe pas. Il y a toujours quelqu’un qui a les yeux fermés. On voit lorsque l’autre ne voit pas. » (R.B)
« Pendant trois mois, au cours du temps libre que lui laissent le journal et son travail clandestin, il écrit un poème de plus de 600 vers où il s’enfonce dans le mystère et le martyre des poètes mineurs. Le poème achevé (pour lequel il a souffert et fait d’opiniâtres efforts) il comprend avec stupeur qu’il n’est pas un poète mineur. Quelqu’un d’autre aurait cherché à en savoir davantage, mais Leprince manque du curiosité à son propos et brûle le poème. » (Roberto Bolaño)
« Il n’y aura jamais de révélation pour nous punir ou pour nous sauver du mystère du mal. » (Roberto Bolaño)
S’approprier avec toi la dernière salve, fuir l’octroi, s’éloigner de ce qu’on croit être, soupçonneux du réel plus que du silence qui l’évince, se refusant à raccommoder le monde pour s’en accommoder.
Tu nous fis voir les crues rares, rejeter le miroir irrésolu, la rage du devin, l’envers retors, la paresse des promesse, la jouissance des récidives, l’aveugle parenté avec ce qui toujours amoindrit, l’illusion du hasard, ses appâts, ses subterfuges, variantes d’une même rancune étrangère à tout, sauf aux secrets et aux réponses.
Dans tes chroniques des heures dévastées, du vacarme jamais complice, de l’horreur d’acquiescer, du passé viscéral, inébranlable, ni rachats ni éclaircies, mais écorchure sur les pierres de nuit, gouvernail mutant où l’on est quoi qu’on fasse et non pas ce que l’on fait, naufragés d’un monde où il n’y a plus de secours à attendre, rattrapés sur le fil par ces temps que plus rien ne viendra scier, prisonniers de ce qu’on ignore et qu’on ne veut investir, abrités du besoin d’avouer par la stèle des remords et dénouements…
« Ceux qu’il voit, ce sont les écrivains de Paris. Pas aussi souvent qu’il l’aurait dans le fond désiré, mais il les voit, et de temps en temps parle avec eux, et eux savent (généralement de manière vague) qui il est, il y en a même qui ont lu deux ou trois de ses poèmes en prose. Sa présence, sa fragilité, son épouvantable souveraineté servent à certains de stimulant et de rappel. » (Roberto Bolaño)
« …la gloire et le bonheur, les désirs satisfaits et la victoire, ces choses qui n’existent que dans le royaume du futur et qu’il vaut mieux ne pas attendre parce qu’elles n’arrivent jamais. » (Roberto Bolaño)