Survivre, c’est frôler les raccourcis, boucher l’appel, cajoler les brides, contagier les départs, ranimer la lumière forcenée qui les couve et pourfend.
Survivre, c’est se mettre en chemin vers ce qui te détisse pour que tu y demeures, exténuer du secret la ronde singulière, jeter aux oubliettes l’or des traîtres, les tricheries de l’oracle, le socle et l’outil, cimenter les levées, fouiller l’enfance abrupte et le feu rare, encenser ce qui ne se laisse ni envahir ni soupeser, partager de la parole la souveraine proximité, s’évader des solitudes du faux bouge et du congé sans bagages, fidèles à leurs aveuglements, éblouis par les tournesols sans lieu…
Survivre, c’est se perdre sans un regard vers les veules, s’attabler avec les mots ranimés, s’écarter du mal sans renier ses effigies, faire signe à ce que tu fis scellé à ce qui fut poignet désapprenant la lame, écartelé, tuméfié – VIVANT.
JOURNAL D’UN AFFRANCHI (CCCCCCIII): L’assentiment (37) – Survivre
8 juin 2020 par Rougier
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