« Et moi je chanterais changé en champ / de cendre inquiète. / En sanglante dédicace. » (H.H)
« Nul pouvoir, déjà, à même de l’effacer,
tel qu’indocile, unique, il emplit les orbites, envahit
l’amorphe face des parois,
la misère des minutes,
la force sans relâche des choses,
la ronde et libre harmonie du monde. »
(Herberto Helder)
De tout tu nous fis don, rien ne nous fut enlevé, pas même la mort sans entraves, sa tempe océane, l’insurrection et ses mainmises, l’aube murmurée que ton guet retarde.
À l’heure où la parole nous quitte, tu sus comme peu nous faire rejoindre la nuit qui remet debout et enracine, tranche l’altitude, sépare les voix ratifiant les feuillages rauques, les foulées veillant, les feux déliés, la houle qu’aimante l’errance nuptiale.
C’est de toi que nous apprîmes le scintillement cheminant, le sommeil fat, l’araignée rampant, le devoir de part en part hanté par ce mal inabouti, vagabond, perméable à nos mensonges, au pacte que toujours rattrapent le spasme et la chaux, l’ivraie adossée à tes oliviers, la brûlure tutoyant les trappes que tu semas, l’obstination du cercle qui nous enserre comme pour traquer le dehors noué, en défis de lui-même, et du monde.
« Ce langage est posé et extrême, qui couvre de ses lueurs
toutes choses.
Les choses qui ne sont qu’une dans le pluriel des noms.
– Et nous dedans, subtils, tendus dans la musique. »
(Herberto Helder)
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