« – je fuis au fond de ces ravins que sont tes rues tous ces regards qui me disent coupable – » (Michel Butor)
« J’y vois un crustacé, mais pour un autre ce sera une bague avec le sceau de l’Empire, ou un turban, ou le sigle de la force, ou les bras du pétrisseur, ou le masque de fer, ou l’interdiction de chercher plus loin, ou l’excommunication d’un astronome, ou une nébuleuse obscure dans une galaxie lointaine, ou l’acte de se suspendre, ou l’ombre d’un messager, ou l’échelle de Roméo, ou le soupirail des ateliers secrets. »
(Michel Butor)
Se souvenir du couperet par mégarde approché, du masque repu, de la cave des faussaires, du fumier privé d’éveil comme de mémoire, des tours de passe-passe, du chapiteau désert et de l’ardoise esclave, des mots qui font halte mais ne baissent pas la garde, des simulacres n’accouchant pas du réel, mais de ses tumeurs, ses simagrées, ses dérobades avortées, ses nonchalantes pacotilles.
Ô cieux de l’appel – bégaiements que couvent les prophètes des coulisses – faims sans apologues, sans inventaires, ne s’appropriant que l’étendue, jamais la trajectoire – lisses débâcles mettant cap sur le scalpel qui fera le reste, dans le temps qui va toutes voiles disséminées vers le biais de choses que ne peut ni broyer ni atteindre le maître de l’heure où viennent s’accomplir le poids du tu, et sa mesure.
(2020)
« Ratures, embrouillaminis, gribouillis, griffures, corrections, repentirs – mais c’est toute la phrase qu’il fallait reprendre -, et rajouts, accolades, flèches, béquets, panneaux supplémentaires qui se replient en accordéons ou volets; la colle s’en mêle, et la gomme, et la gouache – mais c’est toute la page qu’il fallait refaire, et que l’on froisse -, nuages. »
(Michel Butor)
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