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Archive for août 2020

Le grand chandelier dans la caverne/
Les marges, les orbites, les outrages/
Le guet rampant pierre à pierre/
La lagune qui suinte et s’écarte/
Les millénaires qui s’éteignent,
la banquise que leurs rugissements renversent/
Les émeutes qui ne nous touchent plus/
La faute heureuse qui nous inonde,
nous remplit, quête les alentours
que raniment les démons dormants,
le ciel rouvert et le repli des chaumes,
les dieux d’ici ou d’ailleurs, éveillés en cachette,
nous dérobant à la cité des morts, aux laves,
aux abattoirs, aux lacunes, aux ratures,
aux terrils tordus, aux tirs de barrage, aux prairies disparues,
aux ruines, aux poursuites, aux labours
qu’il nous faudrait reprendre, rampant hors des tranchées,
des terrains vagues livrés aux crocs et aux pendus,
où les vies ratées s’ajoutent à la légende.

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Voir au-delà n’est rien, c’est voir en plein jour l’énigme, tordre le cou à l’essor, s’allonger en attendant que s’écartent les esprits, les voleurs, les sourciers, que saigne des décors l’envol changeant, que mûrissent les échos (leurs abris, leurs ruses, leurs amers caprices, leurs accrocs, leurs vantardises), que s’entortillent les voyants sans envers ni patrie là où balbutie le caché, où l’on range les balanciers, les espaliers, les Babels, les lassos, les constellations qu’imitent sans savoir nos paupières, les goulots brisés, les charrues cassées, les arbres en marche qu’on laisse venir à nous comme à Dunsinane.

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Nous avons tout dévalisé, cassé, ravagé, éparpillé, nous avons couiné, grelotté, suivi le désir à la trace, connu sur le tard le chuchotement de l’épouvante, épuisé en quelques nuits l’acide face au ciel, l’escalade oublieuse, le théâtre de l’Avent et ses arpèges, les saccages, les plaies, les météores, les sceptres sept fois affamés, les messagers somnolents, les colporteurs rampant yeux baissés, les carrefours à reconnaitre, les bouteilles rendues aux mers indifférentes, l’avenir qui tarde trop et d’où bien peu remontent.

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Les fuites dissipées dans les aigus, les adieux couche à couche déterrés, l’éveil de cuivre, la vie prêtée sur gages, les chuchotements complices des noyés échoués sur nos rives, les crassiers, les rognures, les passages délabrés, nous nous y sommes résignés, nous qui sommes allés trop loin, qui tremblions dans le soir aux mille murmures, collés aux ravaudeurs, aux veilleurs éméchés, aux derniers sursauts comme aux derniers dégoûts, aux terriers de hargne, aux pas de deux avec la camarde.
À qui se fier, dites-nous?
Aux fantômes des falaises qu’on dévale en trichant?
Aux jours naguère heureux? À la barre océane?
Aux jardins noircis, bruissant mouillés, claquant au vent?
Aux paysages de fleuves?
Aux volées dardées allant d’une figure à l’autre?
Aux poisons venus nous ternir?
Aux grandes épaves sans prix, mais désormais trop loin?
Aux chemins aveugles courant tout autour de ce qui veut jaillir puis retenir?
À l’ombre qui seule vaut, au sel des noces et du fouet?
Aux bras arrondis s’accordant aux nôtres, nous dotant d’un nouveau corps?
Comment savoir?
Car bégayer, c’est parler dans l’attente, même si le fond des fables nous appartient, à nous seuls, à jamais.

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Le spectacle n’arrête jamais, oeil bref rivé sur les taillis, les lits défaits, les bûchers engourdis, les épaules frôlées, les carrefours déserts, les stèles englouties, l’intercession  récusée, le gouvernail brutal, le secret en ses veines premières, l’apprentissage ouvrant sur la haine du siècle.

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