Pour C.P, parce que rien ne s’efface tout à fait, jamais…
Comme autrefois, tu te perds dans le silence plâtré, le peu d’ombre sur nos usages, t’oublies dans le soir arraché aux ravins sans issue, aux doubles reclus dans le froid, aux roués veillant nos récifs dévastés…
Lorsque tu auras élargi le guet, fendu la mémoire, recouvert le fard, souillé le versant, achevé la grisaille, oublié les témoins, disjoint le verbe, ravi l’espace, lorsque tu auras fait reculer le deuil, tourner le grain, calciner les terriers, lorsque tu auras fini de t’acharner à tout nommer, mais à reculons, lorsque tu te seras enfin affranchi des babils, des dons, des trêves, des gloires cassées, tiens seront à nouveau les jours vrais et les aubes maladroites, les haltes et les règnes, les gestes à saisir, l’artère rompue, la flamme exacte, la traversée des saisons, les chemins convergents, le fil de l’araignée mesurant le façades ocres, la lumière mourant sur San Miniato…
(L’interdit toujours précède la parole surgie pour l’annoncer – tel est son venin, et sa loi.)
Et meilleure année pour celle-ci que la précédente !
D.H.