Plus la peine de te perdre en excuses /
Les réalités t’embrouillent, le Réel te reprise, l’écart t’enserre, l’empreinte te dérobe /
Plus rien sinon le bleu qui ronge et retourne d’où il vient / l’étang aux noyés / la rampe qui bouge et la chaleur qui tremble (trop proches, trop lourdes) / l’oubli qui moissonne, éblouit et se perd / les noms gaspillés / les gris-gris qui t’affûtent / les vagues projets de traversée / les pas lents de la taupe /
Plus rien qui fonde, qui tourne, qui blesse /
Plus personne sinon les tâcherons, les colporteurs, les maquignons veillant l’heure d’enfiler les verres, fuir l’ordre, tendre la sebille, guetter la sortie, lasser les routes, monter l’amas qui s’élargit, le reprendre, le reboucher, le durcir, arpenter avec lui l’envers de l’éclaircie…
L’impasse, tu y est: pas choisi le bon train, ni l’heure qui en vain déferle, ni la balafre sur la joue vieillie, ni le sommeil de troglodyte pour faire taire la bête, l’écarter de l’acharnement sans issue, des trop perçus, des invendus moquant l’urgence d’être soi.
De chutes et de proies, de puits et de règles, il en faudra beaucoup pour combler ce qui manque, retrouver l’assise, quitter de l’Ouest refermé les déchets calcinés, le sel lourd des Lointains, la dispersion enfin entrevue…
Belle photo – en introduction du texte expédié bellement – renvoyant un gouvernement, lui-même en stationnement interdit, à sa propre (ou sale) illusion spéculaire et crépusculaire.
D.H.