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Archive for mars 2021

reg 1

Nous sommes cernés, captifs, privés de tout.
Ceux d’en face piétinent à l’approche, prêts à saigner, broyer, abattre.
Tout en nous est offense, clameur, visée, entame, liesse, affûts, cris à vif, longues enjambées, murs froissés, fenêtres nues.
En bas, la haine montée à cru descend, embaume l’avenir, nous cerne, nous ferre.
Par-delà la nasse qu’on déchire restent dans nos magasins d’accessoires la levée souple en son risque, la peur à exclure, la solitude de l’outil, l’échéance à usurper, l’espoir qui la préserve.

(2021)

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h m 3

écrire contre, dans les coins, sur la pointe des pieds /

écrire l’amont lisse et sans recul, la naissance maîtresse, la cassure qui l’élargit /

écrire les mûriers, les barrières, les moulins, les feux qui s’acharnent, les désarment, les jettent en pâture à l’incessant/ 

écrire la traversée répudiée, allégée du mal que trahit l’ombre de l’Autre, le ravin qui finira par l’accueillir /

écrire le point de mire hors de toi, le grand large, les grands vents, les grands fonds /

écrire la peur heurtée, ébréchée, froissée, bridée, rougeoyant prête à te vendre  /

écrire le décompte strident où logent les multitudes d’absents, le dénouement que la langue croise et sépare, noue, ne rejoint qu’à l’improviste…

 

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Nulle part où aller, rien à changer /

Les nuits inaccomplies, puis d’autres, et aucun souvenir:
les mêmes lieux, des débris, des choses de peu,
le défaut de tout, les bribes perdues,
le réel effondré sur ses reniements /

L’étendue pillée, le tain qui se dérobe,
la langue que tolère le hasard docile,
le sens rétréci, qui décline et s’en va,
le passé en désordre, le futur sec et clos,
l’acte sur lequel ils n’auront plus de prise /
La pensée sans objets autour se braque,
rampe, incrédule, suspend et défait, confine
les noms ralentis, dissipe le double précaire,
le battement sans poids, la naissance rabattue en
surprises que devine le geste à venir,
et les refuse

 (2021)

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Il n’est que temps de miner, scier, rabrouer, tutoyer le pal sans mémoire, l’appât fêlé, le regard qui l’évince, l’essor par à coups, la gorge du désir, la main qui expulse, morcelle l’embellie, griffe l’effroi, renie le sablier, l’achève là où tournent l’épave avide de te quitter, de franchir la dernière entaille, coïncider avec qui te capture et te dévore.
Rien à quoi te fier, tous les débuts sont des sursis puisqu’ils te mentent, puisqu’il n’y d’intact que la Roue, puisqu’il te faudra bientôt affronter ce « misérable miracle, de ceux qu’on nous réserve parfois pour que nous puissions deviner quelque chose de ce qui fut, qui pourrait être ou avoir été, sans remords, sans repentir. », comme le disait si bien l’ami Tabucchi….

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Ne rien avoir à charge / te jouer des cachettes / forcer le trait pour tout assumer, les parcours, les rumeurs, le sol obscur, la respiration qui divise, le feu qui te guide,, la distance qui t’en sépare, les fins qui firent de toi ton propre otage, gardien du cloître où tu avances jusqu’à te perdre de vue, te défaire de celui que ton blasphème nourrit, funambule qui s’étire, te ramène en arrière et ramasse tes victimes: le jour où tu te trompas de tâche, le poison sur l’heure à ta portée, le legs des chutes, l’arsenal adoptif, le têtu trésor du toucher, le saut omis sans rien résoudre.
Il ne restera rien des tours de sort, des reproches, des cautères, des issues, rien que ce que tu vis et perdis, la vie véhémente qui t’exhibe et te plie, et la justesse du repos…

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