Corps indifférents, périmés, génériques de fin livré aux bredouillages, aux salissures, aux gaspillages / parois d’une seule couleur, ombres portées, dépotoirs hors monde / clapotis sans traces, moiteurs où l’on peut tout se permettre / glaces sans tain où tout est double, insaisissable, maladroit / entrailles rétrécies, noms qu’on broie, paumes vouées aux apparences / tertres, trognons, pierrailles, molosses posant pour la postérité / mêmes yeux clos pour tout voir, même haut-le-coeur, même langue qui sans bouger recèle l’univers, ses passages défroqués, ses chants et ses foirades, le plaisir qui ne peut que ce qu’il peut, les lignes de la main fuyant nos voeux, le geste à gravir sans oublier la moindre note, les preuves dont on n’attend plus rien, l’itinéraire emprunté pour retomber en enfer, le ravin où l’on dit que tout recommence.
Le fracas à venir sera-t-il métaphorique, métaphysique, météorologique? Nous on l’ignore, seul le sait l’enfant aveugle dansant devant la faux, le dehors de profil où tout se paye, jusqu’au dégoût d’écrire qui n’empêche plus rien.
Vieillir, c’est aussi ne plus chercher sa place ou s’en affranchir, enfant juché sur les épaules du Temps qui s’en débarrassera une nuit dans un éclat de rire qu’il sera seul à entendre.
(octobre 2022)
Ce n’est pas vraiment un « gai savoir »…
haut-les-cœurs plutôt ! 🙂