C’est honneur et plaisir, grands, pour « Les confins » que d’accueillir ton « Semenoir », Maryse!
buée de silence
à ariane dreyfus
deux femmes siégeaient au jardin
au-dessus d’elles des oiseaux
c’est comme une impasse qui serait plus vaste que l’océan
vent léger dans feuilles branches et boucles
une buée de silence
pour l’instant la lumière change lentement
elles voient la pie dans le noyer
robe de faille
sois rassuré tu existes
les buis font farandole
elles respirent l’air de mai
je suis prête à ramper par terre seulement pour y puiser de la force
herbe haute dans les fleurs
épaules fraternelles
les lèvres n’arrivent pas à mordre en essayant
leurs paroles bulles dans le soleil
rose courbe horizon
Ne laissant rien dans la mémoire se tordre
sur la pierre une pomme
l’odeur des couleurs
les mots pas entendus s’enfoncent dans les cheveux
leur nuque en bleu
musique des voix
c’est trop tard pour aller dans le bois
bientôt l’étreinte
à demain
c’est si calme d’aimer
les phrases en italique sont cueillies chez Ariane Dreyfus, Nous nous attendons, Reconnaissance à Gérard Schlosser, éd. Le Castor Astral
[…] Il y a la preuve que nous existons. Chaque instant rumine ses saveurs. Sans invocation ni ornement. Buée de silence. Des ruines il en reste. T’entends les fissures t’entends. Le nom de la ville on ne le connaît […]