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Archive for octobre 2018

Qu’importe qui nous vit, nous on s’acharne, on n’est pas à vendre, on ne s’arrondit pas dans la gueule des idoles, des pulsars, des menhirs, des horloges, des faux sauveurs que le combat comme autrefois disperse…
Qu’importe si la peste a toujours faim, si le délire des conjurés s’étouffe dans l’ingratitude des jours, si des taupes tournent avides autour des chimères hébétées, des créanciers comme elles aveugles saccageant les caravanes que le désert quémande, de l’outil oublié qui mord, intrigue, livre pour finir le rance chaman à l’estrapade…
Qu’importe s’il nous faudra désormais tout détruire: querelles zélées, matrices avides, durs vernis, sacrements nus, faux nez que les louanges des crapules et des bourreaux lapident – et jusqu’aux ténias dans leurs ventres, aux guerres logées dans ces mots autres, pareils aux choses tôt élimées, bâties sur la débâcle des temps, les toutes proches, les obscures, les minuscules, démolissant, en lieu et place de l’instant qu’on conchie, et l’envergure couronnée de nos maux, et l’illégal apprêt des derniers signes.

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Les cavalcades à la nuit tombée au loin claquent et crépitent, éperonnent les saisons rétrécies en leur centre, les sibylles coupant sans trêve leurs ébats, l’horizon lacéré redonnant langue à la pénombre, aux hordes de rats abandonnés au va-l’eau, au silence que laboure la parole tissée entre retours et défis, fumets et rumeurs, lucarnes, vicissitudes, allures, vipères pétrifiées, pénitents, lits défaits, marécages, niches et trophées, miettes et simulacres…
Pour que ce qui nous renverse s’accomplisse, il nous faudra oublier l’avant-scène où l’on peine déjà à distinguer le regard stupéfait où foules et déguisements s’ébrouent, et l’effroi de rebrousser chemin, et ce qui tache, ravit, engloutit, s’essuie sur nos langues, nos jeunesses redoublées, humées, dépecées, presque invisibles / nos traces enjambant les fleuves, les chemins de ronde, les tôles qui s’écartèlent, l’échine des promontoires, les traînées et les ruines, les bornes et les palmes / les chairs humiliées, desséchées, les lanières dévalant les creux, convoquant les anciens gestes, l’infamie, les supplices, stratégies et croisades où piquent et tournoient rades, haillons, bubons, robes de bure ou de chanvre, sels et ronces, faubourgs lacunaires / le livre d’heures où s’écrit l’aumône dont nous n’avons jamais voulu, où se perd l’archipel aux balafres, là même où vaines accolades sur les toits, claques, dévotions, conciliabules et éperons viendront hacher le cours du monde.

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Nus, paumes tendues, l’on mesure le fond que nie
l’évidence des galets et la lumière stridente.
Ceux qui déjà manquent modèlent nos sentiers,
la mousse que ronge le choix des héritiers,
et leur chant qui crépite, embrase les îles,
les formes, les ors, les appâts, l’offense fidèle,
son écho châtiant l’impuissance des pics,
des contours, des malentendus, des fables,
des bouffons soupçonneux, des hordes dardant les crépis
du paysage, le soulagement qui nous tient loin
des peurs qui viennent, des fièvres au bout des doigts,
au risque de décacheter vos lettres,
bourrasques que votre absence module,…
Non, rien qui contraint à demeurer, à s’élancer faucon au poignet,
à nous ressouvenir du grand nettoyage, de l’accident qui jadis nous soulagea,
de ceux qui s’enorgueillissent de leurs refuges,
tripes,  souffles, syncopes, incertitudes comme là-bas,
rongées par la chaux, s’appropriant nos vies craquelées,
qui ne savent qu’imiter, héberger, offrir, blesser ce rien que nous offre,
comme autrefois, la toute dernière vêture.

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    Au Brésil, le fascisme a un visage – le voici!

Nuit presque blanche en pensant à ma seconde patrie, laquelle a peut-être vécu les dernières heures avant l’arrivée au pouvoir d’un fasciste pur et dur, dont le programme, s’il était vraiment mis en œuvre dépasse de beaucoup en horreur ce que fut la dictature militaire, même en ne considérant que ses années les plus dures (1969 à 1974, correspondant à la présidence du général Medici). J’y crois toujours un peu, j’espère toujours un sursaut, mais les informations qui me sont parvenues en flux continu pendant la nuit (y compris en direct des camarades) n’incitent guère à l’optimisme.
Si jamais « le chose » ou « Bozo » comme les démocrates brésiliens l’appellent est élu, je ne peux m’empêcher de penser à la longue nuit qui s’abattra sur le Brésil, à mes amies et amis militants du PT ou du PSOL ou antiracistes ou LGBTQI ou féministes ou tout cela à la fois, à celles et ceux de ma belle-famille qui sont dans le même cas. J’irai, bien entendu, là-bas dès que ma présence aura été estimée nécessaire, en attendant je ronge mon frein d’impuissance, en vous priant toutes et tous d’avoir, en cette journée cruciale, une pensée pour ce grand et beau pays au bord de la catastrophe – c’est tout, je le crains, que nous puissions faire sur l’heure…

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