Presteza da intuição, raio imune por essência, não por contingência, ímpeto de asa apagando o peso do desalento, fluidas vozes, radiantes, obscuras, confundidas ao ponto de abolir toda possível separação…
Se a poesia fosse um luxo, talvez nunca a teríamos encontrado; mas ela é tudo salvo isso, nunca tão asperamente necessária do que nesse inicio de século, onde de toda parte investe-se no desumano, onde a integridade mesmo do ser encontra-se ameaçada, agredida de fora e minada de dentro…Ela sim, e ela só, humilde e altiva, rugosa e sutil, cumpre o dever e tem o poder de libertar o segmento de altitude em nós contido e retido, durante aqueles poucos porém soberbos instantes pelos quais não há limite nem medida e que fazem de cada um de nos mais, muito mais do que a soma das suas pobres partes…
(São Luis, 1998)
Voir bientôt le jour se dessaisir de sa lumière derrière les arbres, le ciel d’un noir velouté, les étranges constellations au-dessus de ces terres qui ne m’ont pas vu naìtre, meeting in distant summer the step in which, for being’s sake, symmetry was long ago broken…
Comment déminer les fins, se défaire de l’ombre qui t’esquive, sobrement respirer la savane qui t’éveille au monde, l’éclat qui raie le noir de ses humides lucioles…
Ampute l’instant, faufile-toi hors de l’heure, du zeste du fiel auquel elle se fiait, se rebiffant contre le silence qu’on lui prête…
Il est des signes qui ploient, tancent et soupèsent sous la voûte faite escarboucle, désenclavée, fluide – te craignant plus que cela qui fut…
Car tu sais maintenant que tu pourras les décevoir, et comment…
« Arrivée de toujours, qui t’en iras partout. »
« Je suis fils de l’homme et de la femme, d’après ce qu’on m’a dit. Ça m’étonne… Je croyais être davantage. » (Ducasse)
« Monde sans repères abolissant l’heure au gré des rencontres et de la chance, les galeries, les passages avec leurs impasses, leurs ramifications aboutissant à une improbable agence de voyage ou à une librairie d’occasion, ce ciel plus bas, plus proche, fait de vitres sales et de frises où des figures éperdument allégoriques offrent leurs guirlandes à ce regard distant et docilement fixe, refusant de faire le pas qui pourrait l’éveiller… »
(par et avec Cortazar)
Y goûter, c’est couronner qui sur l’heure te condamna, puis retourner le gant…Ce qui te fut volé ira vers ce qui blesse, parfums d’arrière-garde, bris des saisons en leurs volières, voisinage de jasmin, de branches sèches…Toi tu fermes les yeux, coules en toi, aiguises à ta propre obscurité ces leurres lucides, tends la corde du jour dessaisi comme un arc pour toucher l’avenir et l’entraver ; mais il n’y a pas de cible, rien en face à couper, ébranler, tout croule comme cette ville de sable au premier assaut de la pénombre, non pour s’y dissoudre, mais pour rejoindre qui en vain s’y rédime…
Pour nous, se jouant des lisières du fumier superbe, tes restes : le bec d’un improbable aigle désenclavant les cils, éperonnant les miroitements. Au bord de l’eau simple, le venin. Comme toujours. Une main gantée, le mendiant de tes paysages rouvrant la lèpre. Rumeurs des galets, à la nuit. Recul, parmi les gestes des femmes…
L’avenir trépané consume l’ongle, crisse sous la lenteur. Toi tu laisses faire, comme on s’abouche de blessure à blessure, dans le feu inversé, là où fument irréversiblement, épaule contre épaule, tumeurs et rixes, neiges et fables, sous le couteau de fiel d’une houle encore à prendre…
L’attente remisée dans la clôture des paupières, l’escalade de rasoirs qui ne délivrent pas, les cadavres exquis se vendant mieux que jamais! (regardez battre les tempes du silence…)
Je suis vieux, plus d’intrus à ensorceler, je m’en souviens, mais comme dans la lueur différée, je serre l’Impatience.