« Qu’est-ce qui fait écrire les hommes? Les autre hommes, leur mère, les étoiles, ou le vieilles choses énormes, Dieu, la langue? Les puissances le savent. Les puissances de l’air sont ce peu de vent à travers les feuillages. La nuit tourne. La lune se lève, il n’y a personne contre cette meule. Rimbaud dans le grenier parmi les feuillets s’est tourné contre le mur et dort comme un plomb. » (Pierre Michon) »
Placer l’oeil à la juste altitude, ne rien retoucher de ce qui vient, contenir le vassal de ce temps qu’obsèdent nos pas, quitter la retraite où nul n’est ce qu’il est, donner chair aux cibles et aux tamis, apprendre le fruit appauvri, remonter la dernière moraine, s’oublier dans la flaque égarée dans ce qui la fait croître…
À bas la dictature de l’avéré et du mesurable, l’image par avance affranchie du bestiaire qui nous requiert, le faux jour sans voeux ni témoins, les fables qui jamais ne s’emboîtent, le sourcier qui sait qu’on ne revient de rien, pas même de ses entêtements, les preuves que le doute renforce, le bref passeur monnayant ses outrances, les germes malsains dérobant au lointain ses lois, ce qui est, mais dont il nous faudra risquer l’effacement, le passé déjanté fuyant le râtelier de la camarde, le silence aplati qui nous met en chemin et nous fait tout désapprendre!
(Brasilia, avril 2024)
Laisser un commentaire